– Jeudi 13 octobre 2016 à 14h30
« Verre cassé » de Alain MABANCKOU – collection Points
Verre Cassé c’est le nom d’un des perpétuels assoiffés qui traînent au bar de Brazzaville «Le crédit a voyagé». L’Escargot Entêté, son patron, voyant qu’il avait quelques dons pour l’écriture lui a confié la mission d’écrire un livre sur les différents clients de son bar. Et c’est à la lecture de cet ouvrage que nous convie Alain Mabanckou. Entre deux verres de vin, Verre Cassé va donc nous narrer dans un style mordant et truculent sa manière de considérer l’existence et nous livrer les portraits pittoresques des autres clients: il s’agit d’une bande d’éclopés de la vie, de déclassés dont les histoires, narrés par Verre Cassé, vont nous entraîner bien au-delà du Congo.
Chaque client est l’occasion d’une nouvelle histoire, sa rencontre avec le narrateur aussi, si on ajoute à cela les réflexions personnelles de ce dernier on se retrouve avec un livre qui ressemble plus à un recueil de contes. En effet, les histoires qui se déroulent dans ces pages, si elles sont encrées dans le réels, frôlent presque le fantastique et côtoient l’incroyable. Comme ce type qui, dénoncé par sa femme comme pédophile se retrouve emprisonné et livré aux sévices de ses codétenus tant et si bien qu’on le retrouve portant des couches Pampers (son surnom d’«homme aux Pampers» vous permettra de le reconnaître sans mal).
L’action a beau se passer en Afrique et concerner des Africains, c’est également une confrontation entre les Africains restés au pays, ceux ayant voyagé et ceux ayant à un moment de leur vie tenté leur chance en France ou en Amérique. Ainsi, même si l’action se passe toujours autour du «Crédit a voyagé», la narration nous entraîne beaucoup plus loin.
Si c’est de littérature africaine qu’il s’agit, c’est donc aussi une littérature ouverte sur le monde. D’ailleurs, Alain Mabanckou glisse toutes les deux lignes une référence littéraire. Et ces dernières proviennent du monde entier.
Source Wikipédia
L’auteur
Alain Mabanckou, romancier, poète, est né au Congo-Brazzaville en 1966. Après avoir vécu en France pendant une quinzaine d’années, il réside maintenant aux Etats-Unis où il fut d’abord invité comme écrivain en résidence en 2002. Il est professeur de « Creative Writing » et de littérature francophone à l’université du Michigan-Ann Arbor.
Il est l’auteur de cinq romans, plusieurs recueils de poèmes, ainsi que de nouvelles.
Il a reçu en 1995 le prix de la Société des Poètes Français ; en 1998 le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire.
Verre Cassé, roman paru au Seuil en janvier 2005, a été finaliste du prix Renaudot 2005, et récompensé par trois distinctions :
Le Prix du roman Ouest-France Etonnants Voyageurs 2005
Le Prix des Cinq Continents de la Francophonie 2005
Le Prix RFO du livre 2005
Mémoires de porc-épic, paru au Seuil en 2006, a reçu le Prix Renaudot 2006.
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– Jeudi 17 novembre 2016 à 14h30
« Naissance d’un pont » de Maylis de KERANGAL – collection Folio
«À l’aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c’est un autre homme qui sort des bois, c’est un homme hors de lui, c’est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d’acier, irise les nappes d’hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte.»
Ce livre part d’une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d’un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d’une dizaine d’hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, «à l’américaine», qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
Source Folio
L’auteur
Maylis de Kerangal est née le 16 juin 1957 à Toulon.
Editrice, elle travaille successivement pour les éditions du Baron perché, aux Guides et au secteur jeunesse de Gallimard. Egalement écrivain, elle est l’auteur des romans, Je marche sous un ciel de traîne (2000), La Vie voyageuse (2003) et d’un recueil de nouvelles très remarqué : Ni fleurs ni couronnes (2006) dont l’une des nouvelles a été adaptée en moyen métrage.
Membre du collectif Inculte, elle participe à l’écriture de Une chic fille, librement inspiré de la vie Anna Nicole Smith, en collaboration plusieurs auteurs dont François Bégaudeau.
En 2008, paraît Corniche Kennedy, un texte lumineux sur la jeunesse marseillaise.
Son roman Naissance d’un pont, reçoit le prix Médicis 2010 (Verticales, 2010) et Tangente vers l’Est concours pour le prix Orange du Livre 2012.
En 2014, Réparer les vivants (Verticales), grand prix RTL Lire, reçoit également le prix Le roman des étudiants France Culture-Télérama et le Prix Orange du livre. Le texte est adapté, mis en scène et joué sur les planches par le comédien Emmanuel Noblet à la Condition des Soies, l’un des très jolis lieux du festival off d’Avignon en juillet 2015. Le spectacle rencontre un vif succès.
Source : Wikipédia
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– Jeudi 15 décembre 2016 à 14h30
« Annabel » de Kathleen WINTER – collection 10/18
1968, un bourg côtier du Labrador au Canada. Un enfant naît, ni garçon ni fille. Intersexué. Ils sont trois à partager ce secret : les parents et une voisine de confiance. On décide de faire opérer l’enfant ; ce sera Wayne – le choix du père. Mais dans l’eau trouble de l’adolescence, son moi caché, cette Annabel qui l’accompagne comme une ombre, réapparaît. Et avec elle, la vérité. Un magnifique roman sur la différence et l’identité, porté par une langue poétique où vibrent intimement la Nature et les êtres.
« On a tous un roman un peu rare, un peu bizarre, totalement à part, qu’on offre à ceux qui semblent le mériter. Un livre cher qu’on partage avec les personnes dignes de confiance, qui auront interdiction d’exprimer la moindre déception sous peine de vous blesser déraisonnablement. Annabel fait partie de ceux-là.»
Marine Landrot, Télérama
Traduit de l’anglais (Canada) par Claudine Vivier
L’auteur
Kathleen Winter, née en 1960, a écrit de nombreux textes pour la télévision. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles, Boys (2007), et d’un roman, Annabel (2010), finaliste pour plusieurs prix prestigieux, dont le Giller Prize, le Prix du Gouverneur général et le prix Orange. Kathleen Winter vit à Montréal avec son mari.
Source 10/18